Le marché de l’or en Suisse

Le marché de l’or en Suisse

Le pays a un rôle primordial dans le marché de l’or mondial. Vous allez voir qu’il est partout, depuis la mine, jusqu’au petit artisan bijoutier de quartier. Organisées, les banques et entreprises aurifères tentent aujourd’hui de redorer leur image suite aux récentes révélations faites par des ONG sur l’origine très douteuse du métal qui arrive dans le pays. Elles sont aidées dans cette tâche par le gouvernement qui tient à rendre plus transparent le marché de l’or en Suisse, quitte à imposer de nouvelles règles.

Un acteur incontournable du marché aurifère mondial

Vous ne le saviez peut-être pas, mais la Suisse est le premier importateur et exportateur d’or au monde. Cinq des plus grandes raffineries aurifères sont installées dans le pays, certaines sont même voisines, ce qui en fait la plus grande concentration mondiale. Le marché de l’or y est donc une institution depuis des générations, avec en son cœur les deux plus grandes banques du pays. Leurs clients sont les banques centrales, les producteurs, les raffineurs et les gestionnaires de patrimoines. Elles sont membres de la LBMA, du LPMCL, négocient le métal physique, le papier et stockent l’or dans leurs chambres fortes. La Suisse organise et contrôle le marché en son sein avec beaucoup de fermeté :

-Le bureau central de contrôle des métaux précieux est chargé de superviser l’industrie et de préserver la réputation de l’or Suisse ;

-l’Association Suisse des Fabricants et Commerçants de Métaux Précieux, fondée en 1978, représente toutes les entreprises du pays impliquées dans le traitement et la vente d’or en Suisse. Elle assure notamment la communication avec les institutions gouvernementales.

Si les activités bancaires restent opaques, le pays se veut transparent et propose une base de données répertoriant les importations et exportations qui donne une formidable idée du marché mondial.

Le marché de l’or en Suisse : vers plus de transparence ?

Depuis quelque temps, le métal précieux est sujet de discorde dans le pays. Pour rappel, l’or provient des mines ou du recyclage, et l’extraction aurifère n’a pas toujours bonne réputation. Certaines mines sont exploitées par des milices, les conditions de travail sont souvent lamentables et encore trop de sites ne respectent pas les règles environnementales mondiales. Malheureusement, si ces faits sont connus, avoir une réelle idée de la provenance de l’or qu’on achète est une autre affaire, d’autant qu’on préfère fermer les yeux. Des ONG travaillent toutefois sur le sujet et tentent d’y remédier. L’une d’elle a récemment révélé qu’une bonne partie de l’or d’origine criminelle passe par les raffineries suisses, qui, rappelons-le, sont des acteurs primordiaux du marché, et ont des clients aussi importants qu’Apple. Comment est-ce possible ? L’or ne vient pas directement du site exploitant et passe par des intermédiaires parfois peu soucieux des droits de l’homme. Et comme le pays d’extraction n’est pas demandé à la douane, le métal arrive dans les raffineries sans qu’on en connaisse l’origine exacte. Les acteurs du marché ayant des difficultés à mettre en place un système, le gouvernement a donc récemment décidé d’agir. Le but est d’en savoir plus sur la provenance de l’or importé en Suisse.

Acteur incontournable du marché de l’or mondial, la Suisse tente désormais de rendre son rôle plus transparent afin de respecter, et de faire respecter, les droits de l’homme et les normes environnementales. Les ONG saluent l’effort et attendent des résultats.

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