Or et artisanat : comment le métal sublime l’art

Valeur refuge, bijou et moyen de paiement, l’or est beaucoup de choses. Saviez-vous que les Égyptiens l’utilisaient déjà en feuille pour décorer ? Ou que les Romains travaillaient le verre et l’or comme le font encore aujourd’hui les verriers de Murano ? Dans cet article, nous nous intéressons à la relation qui existe entre l’or et l’artisanat. Comment mêler le travail du verre et du métal, qu’est-ce qu’un doreur… on vous dit tout sur comment utiliser la feuille d’or avec art.

L’or et le verre

Il existe deux techniques reconnues dans l’art de mêler l’or et le verre. Une première consiste à intégrer une feuille d’or dans la pâte de verre du creuset ; elle va fusionner avec la matière chaude et se disperser. L’objet sera alors embelli d’une poudre étincelante dorée. Une seconde technique est appelée laminage, car elle demande à l’artisan de travailler plusieurs couches de matériaux. Ainsi, il applique une feuille d’or à froid sur le support en verre avant de lui donner délicatement l’aspect souhaité, puis l’objet est recuit. Ce procédé qui consiste à emprisonner une feuille d’or entre deux couches de verre date du monde antique et elle était pratiquée par les Romains. Elle a connu un essor de popularité lors de la Renaissance, notamment parmi les verriers de Venise qui l’utilisent toujours comme en témoignent les objets créés sur l’île de Murano. On la retrouve ensuite en Bohême au XVIIIe siècle et dans les cristalleries françaises. La manufacture Daum a notamment mis en avant la technique de l’inclusion de feuille d’or dans les années 20.

Doreur, un métier de précision

En France, l’artisan doreur a essentiellement une clientèle de particuliers et les plus talentueux travaillent sur des chantiers dans le monde entier. On l’imagine volontiers dans son atelier, penché sur un cadre de bois et manipulant avec minutie des feuilles d’or. Pourtant, son art peut l’envoyer restaurer des ornements dans des bâtiments anciens, des églises ou des châteaux. Il peut aussi voyager jusqu’à Miami ou Riyad et incruster d’or les fontaines ou les moulures des palais de riches hommes d’affaires.

L’artisan peut donc travailler seul ou en collaborant avec différents corps de métier selon le chantier sur lequel il est appelé. Patience et précision sont les maîtres mots de son art. Il doit manipuler la matière avec le plus grand soin, maîtriser parfaitement chaque technique et faire avec des supports aussi divers que le bois, le verre ou le plastique. Il a en plus souvent l’occasion de restaurer des pièces anciennes ce qui demande de l’expérience et du sang-froid.

Or et artisanat : la dorure

Nous avons cherché à en savoir plus sur le travail de l’or en feuille et nous avons appris qu’il existe deux grandes techniques de dorure. Chacune demande savoir-faire et minutie et elle conviendra mieux à un chantier ou à un autre. 

Détrempe, mixtion, huile ou eau : comment travailler la feuille d’or ?

La dorure à la détrempe représente l’expertise française. Apparue sous le règne de Louis XIV elle n’est utilisée que sur le bois et elle nécessite de nombreuses opérations précises. Tout l’art consiste à jouer sur les différents tons pour donner plus de profondeur. La mixtion est plus récente et date du XIXe siècle. Plus simple, elle a surtout l’avantage de pouvoir dorer d’autres surfaces que le bois et de résister aux intempéries. Elle est donc idéale pour les ornements extérieurs. Pour la dorure à l’huile, utilisée dans la mixtion, on apprête le support avec une préparation à base d’huile. La dorure à l’eau est le procédé traditionnel utilisé dans la détrempe.

Une opération délicate

Vous le savez sûrement, la feuille d’or est une matière terriblement fragile qui nécessite d’être manipulée avec beaucoup de patience et de minutie. Son épaisseur est de l’ordre du micron et elle n’autorise aucun geste brusque ou incertain. Le doreur utilise un coussin et un pinceau pour la déposer où il souhaite puis il la travaille délicatement. Il va ensuite le polir pour obtenir de la brillance et des tons différents. Cette étape, appelée brunissage, se pratique généralement avec une pierre d’agate. La patine caractéristique des objets anciens est obtenue grâce à l’application de jus colorés.

Si on parle actuellement beaucoup de l’or en feuille dans la cuisine, on peut voir que les techniques qui font appel à cette matière sont pour certaines ancestrales. L’or est un métal précieux et il y a encore aujourd’hui des artisans minutieux et passionnés pour lui rendre hommage en créant et en restaurant des objets parfois inestimables.

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