Les fêtes de fin d’années approchent et il y a fort à parier qu’un oncle ou un cousin vous conseillera vivement d’investir dans l’or au cours d’un repas familial. Le métal jaune est la valeur sûre en ces périodes incertaines et beaucoup comptent sur lui pour assurer leurs arrières. Physique ou virtuel, il circule sans interruption – ou presque, comme nous allons le voir – à travers le monde. Nous avions abordé le sujet des transferts d’or dernièrement en citant certains événements historiques. Nous revenons dessus avec un point détaillé sur la situation de trois poids lourds du marché : les États-Unis, le Royaume-Uni, et, bien sûr, la Suisse.
Les transferts d’or aux États-Unis
Le pays importe et exporte de grandes quantités d’or. Il se place au troisième rang mondial des importations. Traditionnellement partenaire commercial essentiel de la Suisse et de l’Australie, ses échanges avec le Royaume-Uni, le Canada et Hong Kong se sont intensifiés cette année, avec une augmentation de 1 700 % des exportations vers ce dernier.
La crise sanitaire qui a démarré en 2019 et le conflit actuel en Ukraine ont amené de plus en plus de gens à se tourner ver l’or, la valeur refuge internationale. Cela a bouleversé une machine bien rodée : les confinements répétés ont causé des pénuries de métal jaune, poussant le marché à procéder à des transferts encore jamais vu. Au printemps 2020, par exemple, 150 tonnes d’or ont été transportées de la Suisse vers les États-Unis en l’espace de deux mois.
Les transferts d’or en Suisse
La majorité des fonderies se trouvent sur son sol, ce qui le place comme premier exportateur et premier importateur de métal jaune du monde. Les banques suisses sont également réputées pour protéger coûte que coûte les biens que leurs clients leur confient, le métal précieux circule donc énormément sur le territoire. Avec les crises récentes, ce trafic a été perturbé. Les transferts se sont intensifiés avec des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis. Par contre, l’or russe s’est vu bannir de ses fonderies. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a amené le reste du monde à prendre des dispositions et le commerce de l’or russe fondu après le début de la guerre est interdit. Cela a évidemment créé une circulation illégale de celui-ci et les douanes ont même mis la main sur trois tonnes d’or douteux cet été.
Les transferts d’or au Royaume-Uni
C’est le plus gros importateur après la Suisse et il se place au sixième rang des exportations. L’or est même le produit le plus importé au Royaume-Uni. Pourquoi ? La LBMA est une institution financière londonienne dont la mission est de superviser le marché mondial des métaux précieux. Elle compte plus de 145 membres dans 20 pays et fixe les prix, stocke la marchandise, assure la livraison, etc. On comprend donc mieux pourquoi autant d’or transite par l’Angleterre. Là encore, la situation économique et politique de 2022 a causé une forte hausse des imports depuis certains pays, dont l’Espagne. Ces dernières années, c’était l’or russe qui était le plus importé, mais le gouvernement a récemment fait savoir que celui-ci était banni du territoire. Il inclut tout le métal jaune transformé après le mois de juillet dans un pays tiers, la joaillerie, mais aussi les services financiers et de trading en rapport avec ces produits. Cette interdiction renforce celle prise cet été.
Les transferts d’or sont quotidiens et ils alimentent un marché régulé qui profite à beaucoup. Depuis la crise sanitaire du Covid-19, celui-ci a connu de nombreux bouleversements ayant un impact sur la circulation du métal. Les pénuries et les conflits armés n’ont pas mis à mal les leaders du milieu. Au contraire, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis ont été confortés dans ce rôle.