L’or africain joue un rôle majeur sur le marché mondial actuel. Le métal jaune fait partie de la vie du continent depuis l’Antiquité et il lui a permis de s’enrichir et de créer très tôt des liens commerciaux avec le reste du monde. Depuis quelques années, la réputation de l’or est ternie par les pratiques de ses exploitants qui souvent maltraitent les hommes et détruisent l’environnement. Le continent africain n’est pas épargné par ce constat. Aujourd’hui, nous vous faisons découvrir les tribulations de l’or en Afrique : son histoire et son actualité, mais aussi un gros plan sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Ghana, leader du secteur.
L’histoire de l’or africain
C’est durant l’Antiquité que l’histoire de l’or commence sur le continent africain. Il est échangé contre des denrées étrangères, comme l’huile d’olive et les poteries de l’Empire romain. C’est cependant au Moyen-Âge (Ve – XVe siècle, NDLR) que son exploitation prend de l’ampleur : l’Afrique devient le premier producteur de métal jaune et des royaumes font fortune grâce à lui. Citons le Ghana, qu’on surnommait la côte de l’or, et le Mali. Son souverain le plus célèbre, Mansa Musa, vivait dans un tel faste qu’il fut à l’origine de légendes comme celle de l’existence d’une ville africaine pavée d’or. Dès la fin de cette ère, l’or africain attise les convoitises des puissances européennes qui veulent l’exploiter elles-mêmes. Les Portugais débarquent les premiers, rapidement suivis par d’autres.
Après la découverte du continent américain et de ses réserves d’or, l’intérêt pour l’Afrique diminue. C’est l’industrialisation de l’Europe qui amène le continent à reprendre un rôle majeur sur le marché de l’or et l’Afrique du Sud se hisse au premier rang à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, l’or africain est très influent et des pays comme le Ghana ont leur place parmi les plus grands producteurs mondiaux.
La grande évasion de l’or africain…
En 2024, l’or s’affirme comme un pilier incontournable des économies d’Afrique de l’Ouest. Avec des pays comme le Mali, le Ghana et la Burkina Faso en tête de production, ce métal précieux joue un rôle crucial dans le développement économique de la région. La demande mondiale d’or continue d’augmenter, stimulant les investissements et favorisant la création d’emplois.
De plus, l’essor des technologies d’extraction plus durables contribue à rendre l’industrie minière plus respectueuse de l’environnement. Cependant, des défis subsistent, tels que la nécessité d’une régulation plus stricte pour lutter contre l’exploitation illégale et garantir une distribution équitable des bénéfices. En diversifiant leurs économies et en renforçant les infrastructures, les pays d’Afrique de l’Ouest aspirent à maximiser les retombées de cette précieuse ressource tout en œuvrant pour un avenir plus durable.
Le marché de l’or de l’Afrique de l’Ouest si convoité
C’est essentiellement en Afrique de l’Ouest que se concentrent les réserves naturelles d’or du continent et elles n’attirent pas que les compagnies locales :
- De grands groupes canadiens et australiens se sont implantés sur place et exploitent leurs propres mines.
- L’orpaillage illégal, qu’on appelle Galamsey au Ghana, est extrêmement important et bien organisé.
- Les groupes djihadistes attaquent régulièrement les convois et les mines.
Les États se sont associés pour rendre l’Afrique de l’Ouest plus sûre et donner une meilleure image de l’or africain, mais l’étendue de la région rend évidemment cette tâche difficile. L’épidémie de COVID-19 et les périodes de confinement ont également poussé les groupes armés à être plus actifs, puisqu’ils avaient perdu une partie de leurs réseaux.
Le Ghana, premier producteur d’or d’Afrique ?
Depuis quelques années, deux États africains se disputent la première place de producteur d’or du continent : le Ghana et l’Afrique du Sud. Le premier a fait de gros efforts pour la gagner et il semble que ce soit chose faite. Cela passe notamment par une lutte acharnée contre l’orpaillage illégal qui représente des milliards de dollars de perte chaque année. En plus de l’étroite collaboration avec les États voisins et de la mobilisation de centaines de soldats et de gardes fluviaux, le gouvernement a choisi un troisième angle d’attaque novateur. Non seulement le Ghana rachète l’or artisanal, mais il a créé des structures pour réhabiliter les orpailleurs avec des emplois et des formations. Il promeut également une exploitation artisanale officielle de l’or, avec la création de mines durables pour « encourager et récompenser les meilleures pratiques. ».
Cet intermède sur les tribulations de l’or en Afrique nous a fait découvrir combien une partie de ce grand continent a vu son histoire marquée par le métal et son exploitation. Aujourd’hui, des états comme le Ghana, l’Afrique du Sud, le Soudan et le Mali fournissent le marché aurifère à hauteur de centaines de tonnes. Ils luttent en commun pour rendre ce marché plus sûr et plus propre avec la mise en place de stratégies qui, nous le leur souhaitons, s’avéreront payantes.
Un contexte mondial favorable pour vendre son or
Selon les analystes, la croissance de la production d’or au Ghana s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, le pays a bénéficié de la hausse des prix de l’or sur le marché international, atteignant un niveau record de 1800 dollars US l’once en 2023 en raison de la guerre en Ukraine. Le métal jaune est en effet considéré comme une valeur refuge en période d’incertitude. D’autre part, le Ghana a attiré les investissements des compagnies minières qui cherchent à diversifier leurs sources de production et à réduire leurs coûts opérationnels.
Un point tout aussi important est la stabilité politique et la démocratie qui prévalent dans le pays. À cela s’ajoute le fait que le Ghana a mis en œuvre des réformes visant à améliorer la gouvernance du secteur minier et à renforcer la participation locale. Par exemple, le pays a adopté en 2019 une loi obligeant les compagnies minières à vendre 20 % de leur production d’or à l’État. Il a également lancé un programme national pour formaliser et réguler le secteur artisanal et à petite échelle (ASM), qui représente environ 30 % de la production totale d’or.
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